MIROSLAV SVATON, 33ans, mort dans les barbelés le 16/05/53
MIROSLAV SVATOŇ, 33 ans, mort dans les barbelés le 16
mai 1953
Acrylique sur papier 50*40
En 1953, on dressa sur la frontière tchèque une clôture de 2m50, alimentée de courant de haute tension, dite paroi de la mort. C’est à elle qu’est lié le nom de Ludvik Hlavačka, officier de la Sûreté. Selon certains historiens, Hlavačka compte parmi ceux qui étaient responsables du fonctionnement du dispositif mortel installé aux frontières. Les gardes frontières qui, sous le commandement de Hlavačka, , donnaient la chasse aux fugitifs et leur tiraient dessus, étaient présentés par la propagande comme des héros.
Les statistiques indiquent que, dans les tentatives de fuite vers l’Autriche et vers l’Allemagne, 145 personnes furent tuées, 96 moururent par courant électrique, 11 se noyèrent en fuyant et une cinquantaine d’autres noyés furent trouvés par la police dans les rivières frontières de 1948 à 1989, 16 personnes «se suicidèrent ». Le nombre de malheureux qui furent arrêtés dans cette période était naturellement beaucoup plus élevé.
A la fin de l’année 2007, les postes de contrôle ont disparu de la
frontière tchèque. Cependant, pour une personne qui a vécu ne serait-ce qu’une partie
de sa vie d’adulte (ou d’adolescent) sous le régime précédent, la frontière
n’est pas une simple limite séparant deux pays, une délimitation de
territoire. Les mots
« frontière » ou « région frontière » ont toujours des
connotations aventureuses, sombres et sinistres. Les frontières étaient pour de
nombreux Tchèques un symbole de l’Etat policier, de la peur, de la grande
prison où ils avaient grandi. C’était le mur qu’il ne fallait pas franchir et
au-delà duquel il y avait la liberté. C’était l’endroit avec des villages en
ruines, un mystérieux « no man’s land » avec des barbelés chargés
d’électricité où l’on tirait et tuait.